Quelle place pour les femmes en 2022 ?

Jan 05, 2022

Quelle place pour les femmes en 2022 ?

 

J’ai mené l’enquête …

Entre septembre et décembre 2021, j’ai eu l’honneur et le grand plaisir d’interviewer des femmes sur leur vision du leadership au féminin. Mon idée était de voir comment chaque femme composait avec le contexte dans lequel nous vivons et prenait pleinement sa place. 

Alors oui nous avons la chance de vivre dans une société qui a bien avancé sur le droit des femmes. Rappelons que les femmes ont voté pour la première fois en France le 21 avril 1944 et qu’elles ont obtenu le droit de disposer d’un compte en banque à leur nom propre le 13 juillet 1965.

Alors oui les lois nous sont désormais favorables, mais qu’en est-il au niveau des comportements ? 

Car ce qui m’intéresse c’est ce qui se passe à l’intérieur, dans notre tête.

Car ce sont nos pensées qui déterminent nos comportements. 

L’extérieur, la partie visible de l’iceberg, n’est que le résultat de nos pensées. 

Or en tant que petite fille, nous avons grandi dans un contexte « patriarcal » qui a fait que nous avons internalisé certains comportements. 

Et quels sont les comportements qui sont induits et que nous aurions pu absorber en tant que femme ?

La majorité des messages qui nous sont envoyés nous incitent en filigrane à ne pas prendre trop de place et nous invitent à la discrétion. À l’école, les petits garçons sont par exemple 2,5 plus encouragés à prendre la parole que les petites filles.

Le message est clair pour les petites filles et les femmes que nous sommes devenues : baisser le volume, se faire discrète, ne pas prendre trop de place. 

 

« Les hommes préfèrent les femmes qui restent à leur place. » me disait ma grand-mère.

 Depuis petite fille, notre cerveau a intégré tous ces messages subtils comme faisant partie de notre réalité. Et nous les avons transformés en comportements, car notre plus grande peur en tant qu’être humain est de ne pas trouver notre PLACE dans la société. Notre survie sociale mais aussi notre survie tout court en dépend.  

 Ce que j’ai découvert lors de ces interviews, ce sont des femmes extrêmement courageuses, qui avancent, composent avec le contexte et ne se laissent pas démonter !

Dans certains cas, leurs parcours de vie ont été plutôt fluides et simples, pour d’autres les obstacles ont été nombreux.

Quelle résilience j’ai découvert dans ces parcours de vie ! J’ai eu à plusieurs reprises les larmes aux yeux. 

Je ressortais souvent galvanisée de ces interviews car oui le courage et la résilience des femmes sont contagieux !

  

Comment est-ce que je veux être en tant que femme ?

Pour ma part, le parcours pour être la femme que je voulais être n’a pas été un long fleuve tranquille. 

Avant d’avoir mon fils, je ne ressentais pas du tout le fait d’être une femme comme une contrainte spécifique. 

Après sa naissance en revanche, c’est comme si une chape de plomb s’était abattue sur moi.

Même si la relation avec mon bébé a été tout de suite magnifique, j’ai ressenti un shift dans les relations autour de moi. Les attentes et les injonctions se sont multipliées, de toutes parts.

J’ai surtout ressenti de manière intense le fait que tout le monde autour de moi considérait comme normal que je donne tout au travail, que je sois la principale personne à m’occuper de mon fils, que je fasse tout à la maison. Je voyais bien que mes états d’âme ou mon épuisement personnel et professionnel n’étaient pas un sujet.

Et je constatais aussi une forme de compétition déguisée entre femmes pour « réussir à tout gérer » et ne surtout pas se montrer vulnérable.

 

Et puis le drame s’est invité dans l’histoire

Le père de mon fils est tombé gravement malade et tout cela s’est amplifié. J’avais non seulement la charge d’un enfant en bas âge (13 mois au début de la maladie) mais aussi un conjoint atteint de leucémie qui est resté hospitalisé pendant 14 mois. 

Au fur et à mesure des mois, les gens qui rendaient visite à mon conjoint à l’hôpital se faisaient de moins en moins nombreux. En tant que proche aidante, j’avais une grande responsabilité sur les épaules et peu de relais. 

J’ai dormi trois heures par nuit pendant ces 14 mois. J’aurais pu m’effondrer, mais mon corps a tenu. 

Le père de mon fils a guéri. Il est rentré à la maison, mais d’autres problèmes ont émergé. J’ai dû me séparer brutalement, s’en est suivi une longue bataille juridique et judiciaire qui ne m’a laissée aucun répit. 

Je travaillais comme cadre dans les médias, je finissais tard, mon fils était géré tous les soirs par une babysitter, je ne le voyais que le matin. 

 J’ai pris conscience de la dureté du sort qui est réservé aux mamans solos. 

Malgré mon statut, j’ai continué à avoir de l’ambition, à changer de poste et d'entreprise régulièrement pour augmenter mes revenus (la pression financière est énorme sur les mamans solos en région parisienne). Et aussi je ne voulais pas renoncer aux choix éducatifs que j’avais fait pour mon fils, notamment l’école Montessori. 

Tout était difficile. J’avais le sentiment de nager à contre-courant, et de déployer une énergie colossale.

 

« La vie est un combat »

C’est en tout cas ce que j’avais intégré. Alors oui je me battais. 

Jusqu’à l’épuisement. Et j’ai atteint le point de non-retour. 

Et surtout j’ai vu les limites de l’exercice. Plus je donnais et plus on m’en demandait quelques soient les sphères de ma vie. 

Il n’y a que quand les gens s’effondrent que l’on réalise de ce qu’ils vivent. 

Je ne me suis pas effondrée, car je me suis écouté avant. J’ai fait un burn in c’est l’étape d’avant le burn out. J’ai ressenti les signes, dans mon corps, la nausée le matin, les insomnies, les tremblements, l’irritabilité. 

J’ai décidé d’agir avant qu’il ne soit trop tard. 

Pour moi et pour mon fils. 

J’ai commencé à réfléchir à comment faire autrement. À m’intéresser à d’autres manières de faire. 

J’en ai eu assez de penser et d'agir "comme un homme" pour "réussir" dans ce monde.

J'ai décidé de ne plus incarner cet état d'esprit de compétition sans fin.

J’ai compris qu’il ne s'agissait pas de gagner mais de faire les bons choix pour moi.

Et je ressentais intuitivement qu’une autre manière « d’être » en tant que femme était possible.

Alors je me suis posée des questions :

- Qu'est-ce que la vraie féminité ?

- Qui est une femme typiquement féminine pour moi ?

- Comment est-ce que je veux être en tant que femme ?

  

Ces sociétés qui intégraient les femmes et les enfants au centre de l’organisation sociale, économique et politique  

Afin de répondre à ces questions, j’ai donc fait des recherches sur le féminin. La définition du féminin telle qu’elle m’était proposée par le modèle patriarcal ne me convenait pas.

Mais depuis quand l’humanité fait-elle société sur un modèle patriarcal ? Certains vous diront « Depuis toujours ! »

Or récemment les progrès techniques de l’archéologie, ont bouleversé notre vision de la préhistoire avec la révélation d’un Occident fortement enraciné dans le féminin.

Un certain nombre de chercheurs dont beaucoup sont des femmes nous parlent d’un âge d’or où l’homme n’était pas un loup pour l’homme.

Cette époque du paléolithique aurait vu l’épanouissement de sociétés très évoluées et matrilinéaires qui se sont épanouies dans tout le pourtour méditerranéen. Ces sociétés affichaient un autre équilibre entre les sexes, une forme de complémentarité gage d’harmonie et de paix.

Une sorte de paradis perdu dans lequel le féminin et le masculin vivaient en équilibre.

Ce n’est que vers la fin du paléolithique que le patriarcat s’est installé peu à peu dans toute l’Europe, dépossédant les femmes de leurs places et de leurs savoirs et les reléguant en catégorie minoritaire.  

Dans ces sociétés, le collectif était soutenant tant avec les enfants car « Il faut tout un village pour élever un enfant » (proverbe africain), qu’avec les personnes âgées. 

D’autres sociétés de type matrilinéaires existent encore aujourd’hui un peu partout dans le monde. Heide Goettner-Abendroth en a fait un inventaire complet et détaillé dans son ouvrage « Les sociétés matriarcales ».

Ce que nous acceptons comme normal dans notre société ne le serait pas du tout pour une organisation comme celles des Iroquois par exemple. Les Iroquois étaient organisés selon un système matrilinéaire, ils ont vécu pendant des milliers d’années et ne connaissaient quasiment pas la violence ni le viol.

En résumé, dans ces sociétés, la vie était la priorité. 

Les couples pouvaient choisir de se séparer sans drame puisque tout avait été prévu.

Dans notre monde occidental qui noue de manière intime l’affectif et l’économique, je connais beaucoup de couples qui ne peuvent pas se séparer, beaucoup de femmes qui n’osent pas quitter leur mari par peur de vivre la précarité économique.

Et je peux totalement le comprendre. Car j’ai vécu cette précarité économique qui fait nous fait penser que l’on paie cher nos élans d’émancipation et de liberté en tant que femme.  

 

Accueillir notre vulnérabilité et comprendre qu’elle est le socle de notre humanité  

L’écueil principal de notre société contemporaine est selon moi ce sentiment de toute puissance qui cherche à masquer en permanence notre propre vulnérabilité.

Accueillir le fait que notre condition humaine est vulnérable est un point central.

Notre vulnérabilité est le point de départ de notre humanité : le bébé humain passe de nombreuses années avant d’acquérir une véritable autonomie. Yuval Noah Harari dans « Sapiens, une brève histoire de l’humanité » l’explique bien : c’est notre vulnérabilité et notamment la vulnérabilité des mères avec enfants qui nous a obligé à développer des compétences sociales pour nous organiser en communauté et faire société. Un individu seul ne peut pas survivre.

Est-ce à dire que sans cette vulnérabilité nous serions restés dans une conscience bestiale de loi du talion ?

Je ne peux que constater en tout cas que c’est notre vulnérabilité qui fait notre humanité. 

Et pour ma part, je choisis en conscience de partager ma vulnérabilité pour rentrer en lien avec vous, pour incarner le changement que je souhaite voir dans le monde.

 

I HAVE A DREAM

Nous serons bientôt capables d’envoyer des humains sur Mars, pourquoi ne serions-nous pas capables d’intégrer les principes de ces sociétés dans nos vies et dans nos organisations ? 

Tout est possible à partir du moment où l’on s’autorise à le rêver. 

"Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » Walt Disney 

Alors en ces premiers jours de 2022, voici mon rêve.

Ma conviction est que le changement extérieur provient d’abord de l’intérieur. 

La vision vers laquelle j’avance chaque jour avec The Positive Place, ce rêve que je nourris c’est une réconciliation des principes masculin et féminin en chacun de nous. 

Et cela passera par :

  • La reconnaissance de la place centrale des femmes dans le vivant. 
  • La valorisation du principe féminin des origines : libre, rayonnante, créative, connectée à l’amour 
  • Mais aussi la reconnaissance du principe masculin des origines : soutenant, protecteur, humble et conscient 

Car je constate que les hommes sont prêts à ce changement, ils sont prêts à intégrer et exprimer leur sensibilité. 

Notre monde a besoin de plus d'énergie féminine authentique et pure.

Pour ma part, j’ai choisi de sortir du récit collectif qui m’enfermait dans une place de femme qui ne me convenait pas. 

Et j’embarque les femmes et les hommes prêts à rejoindre cette vision du monde !

Ready ?

 

Si vous voulez me suivre sur Facebook et Instagram, j’y partage beaucoup sur ces sujets. 

https://www.instagram.com/clemence_thepositiveplace/?hl=fr

https://www.facebook.com/clemence.martin.102

 

Références bibliographiques :

La femme Tambour, Layne Redmond 

Les société matriarcales, Heide Goettner-Abendroth

Sapiens, une brève histoire de l’humanité, Yval Noah Harari

 

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